Dans la continuité du flatspin se trouve le clean. Encore plus de sensations, plus de glisse, plus de fun.

 

Fondamentalement, la technique est la même que pour le flatspin. Néanmoins, les points suivants sont à observer tout particulièrement si vous voulez réussir cette figure :

- La vitesse du bateau : vous ne devez pas descendre trop vite vers le creux de la vague, sinon vous l'atteindrez après un 180° seulement et la rotation sera interrompue. Il faut rappeler qu'il n'est possible d'effectuer des rotations qu'à condition que le bateau ait un minimum de vitesse vers le creux. Mais si votre kayak vient heurter le creux de la vague, il perdra toute cette vitesse et il sera difficile de pivoter sans se faire éjecter.

- Le déclenchement de la rotation : votre coup de pagaie devra être plus appuyé que pour un simple 180°. Attention ! Cela ne signifie pas qu'il faut être brutal. L'énergie que vous mettez dans votre coup de pagaie ne doit pas déstabiliser votre kayak, car la glisse en serait affectée. L'assiette et la gîte initiale doivent être maintenues, quelle que soit la puissance de votre coup de pagaie. Il vaut mieux rester bien droit dans votre kayak et donner un coup de pagaie un peu moins puissant que forcer au maximum et sacrifier la glisse du bateau.

- La gîte du kayak : dans toute rotation, votre kayak doit toujours présenter la plus faible résistance possible au courant. Ceci est un point capital pour cette figure. Il faudra pour cela vous fier à vos sensations (percevoir quelle partie du kayak oppose de la résistance au courant pour corriger ensuite le problème), qui pourront être complétées par les indications d'un observateur averti, car il est parfois difficile de tout percevoir (l'idéal étant la vidéo). Il faut parfois gîter amont pour présenter idéalement le kayak (figure 1) sur les vagues bien creusées. Il est important de toujours dissocier les mouvements du buste de ceux du bassin (la ligne de dissociation est représentée par le pointillé vert) pour ne pas donner de mouvements "parasites" au kayak. Il ne faut donc pas pencher le buste sur la gauche ou la droite, par contre il est possible d'aider la rotation en se penchant en avant ou en arrière, ce qui nous amène au point suivant.

- L'assiette du kayak : vous pouvez faciliter la rotation en jouant sur l'assiette de votre kayak. Généralement, la carre arrière freine la rotation lors du premier 180° (vous passez d'une position de surf avant à un surf arrière). Il vous suffit de vous pencher légèrement sur l'avant pour éliminer ce problème. A l'inverse, penchez-vous sur l'arrière lors du second 180°, car c'est la carre avant qui risque de gêner à ce moment-là. Vos mouvements ne doivent pas être brusques, car cela risquerait de "casser" l'inertie et la vitesse de votre kayak. Vous devez toujours être très fluide pour conserver la meilleure glisse possible.

Figure 1 : en vert, la ligne de dissociation tronc/bassin.
La gîte du kayak est prononcée, mais le buste reste bien droit.

Vous pouvez également, mais de manière plus limitée, "forcer" la rotation grâce à de petits à-coups donnés avec le bassin. Cela ne fonctionnera que dans les spots mixtes de type vague/rouleau. Vous pouvez également, après le premier 180°, essayer de balancer vos épaules dans le sens de la rotation, pagaie levée, pour faire en sorte que le kayak suive le mouvement et achève le 360° (vous sollicitez alors vos abdos). Pendant un instant, votre buste se trouve donc face au courant (vous regardez vers l'amont) tandis que votre kayak est encore quasi-perpendiculaire à celui-ci. Cela est relativement efficace et accélère la rotation. Mais le risque de gîte amont est alors maximal !

Une fois le clean 360° maîtrisé, à vous de trouver la vague et le kayak qui vous permettront d'accéder aux cleans 540°, 720°, 900°...