Interview de Jerome Ruby :
Age : 32 ans
Domicile: Chamonix
Sport: Base Jump


Jérome Ruby ?

Je suis guide de haute montagne à la base, et je pratique pas mal de disciplines dont le base jump, qui est ma principale activité. Sinon je fais beaucoup de snowboard et de montagne à coté.
J'ai commencé le base jump à 22 ans. Le fait de grimper et de me retrouver dans le vide à regarder en bas, je trouvais ça relativement sympa. C'était l'époque des premiers sauts en base en France et quand j'ai vu les premières images, ça m'a donné vraiment envie d'essayer. Je me suis d'abord mis à la chute libre, et après j'ai essayé le base jump dans la foulée.
Le base jump je le pratique par période, l'hiver je pratique plus le ski ou le snowboard et le printemps et l'été je me remet à fond au base. On part en trip à l'étranger ou on reste sur de jolis spots en France pendant 10 ou 15 jours, et on enchaîne pas mal de sauts dans la journée.

La Sierra de Guarra et notamment Riglos, c'est plutôt un bon spot de base ?

L'endroit est super beau et les sauts aussi. C'est très déversant, les parois sont ocres, ce qui est inhabituel pour nous. Sur le saut de ce matin, je me suis vraiment fait plaisir car la paroi est raide tout de suite on est tout de suite dans le gaz, et c'est vraiment un endroit super sympa.

De belles rencontres sur ce Salomon Advanced Week ?

Le concept d'une semaine comme ça c'est super intéressant de voir évoluer des gens dans un milieu que tu ne connais pas…. Par exemple le bike j'en fais pour me balader dans des chemins, et quand je vois ce qu'il font ça m'impressionne, c'est un moyen de voir ce qui ce fait par d'autres personnes, et c'est super intéressant.

Les base jumper, fous dingues ou pas ?

L'activité est impressionnante par elle-même parce que c'est pas naturel de se jeter dans le vide, mais c'est tout une approche qu'il faut avoir , il y a une pédagogie et une technique à respecter et on commence d'abord par des sauts ou on ouvre le parachute tout de suite ; petit à petit quand la position est bonne et que l'on est a l'aise, on commence a faire des sauts ou la chute dure de plus en plus longtemps, et c'est vraiment pas une activité de malade mentaux même si je peux en être un par moment (rire). C'est vraiment la discipline qui va se démocratiser un petit peu, sans devenir un sport de masse bien sur, et il faut nous enlever ce coté caricatural de suicidaire car ce n'est vraiment pas le cas. Toutes les sensations que tu as en base, c'est du visuel avec la falaise et le sol et tout va très vite, il faut arriver à maîtriser les informations rapidement. Après, quand tu as pas mal de sauts en chute libre, tu commences aussi a maîtriser l'air, à t'en servir et a glisser un peu à une certaine vitesse. On est quand même conscients de ce que l'on fait, et on ne joue vraiment pas à la roulette russe.